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17 avril 2013 3 17 /04 /avril /2013 16:17
"Le Piège des loups", de Dominique Sigaud et "21 rue La Boétie", d'Anne Sinclair : Occupation, les adresses douloureuses

LE MONDE DES LIVRES | 22.03.2012 à 12h11

Par Philippe Dagen

Une ville française. Pour peu qu'elle soit de quelque importance, une grande villa, un hôtel, une caserne, une école ou un château ont été, durant l'Occupation, le siège de l'un des services que les nazis et leurs collaborateurs français avaient établis partout afin de surveiller, traquer, arrêter, interroger, tuer ou déporter. Le plus souvent, nul ne s'en souvient et nulle plaque ne rappelle les faits. Aujourd'hui, traces et témoignages manquent. Oubli inconscient sans doute. Oubli insupportable pour certains, cependant.

Un hasard, dit-elle, a lancé la journaliste et romancière Dominique Sigaud dans une entreprise que l'on aurait crue impossible, la recension des lieux où, de 1940 à 1944, la Gestapo avait ses quartiers en France. Il y en avait 175. Long travail : les adresses étaient incertaines, les renseignements imprécis ou contradictoires, les déménagements fréquents, au gré des situations. Le livre a la forme neutre d'un annuaire, région par région. Dominique Sigaud a photographié les maisons encore debout, petites images en noir et blanc de façades souvent banales, et a ajouté, quand elle a pu les retrouver, des photos d'identité des gestapistes qui ont sévi là, visages ordinaires. Ce qu'ils ont fait est consigné : rafles et abominations, noms des mortes et des morts. Ces listes ne peuvent qu'être incomplètes, tant fut élevé le nombre des victimes. C'est là le plus éprouvant du livre, qui permet de mesurer l'étendue des ravages quotidiens. Familles juives, familles résistantes, otages pris au hasard : dans le moindre chef-lieu, on a torturé et assassiné des dizaines de victimes. A Héricourt, Haute-Saône, la Gestapo, installée dans la maison Bretegnier, s'emploie à envoyer à Drancy une quarantaine de familles juives polonaises. A Cahors, Lot, elle s'établit dans le dancing Robinson et la villa Artigue, rue Emile-Zola : 290 déportés, 400 morts.

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15 avril 2013 1 15 /04 /avril /2013 10:50

Puisque l'existence d'internet fait désormais resurgir comme s'ils avaient été écrits dans la semaine, des articles publiés il y a 15 (!) ans, je profite de ces remontées de traces pour démarrer un inventaire aléatoire (un jour je rangerai les articles de ce blog par catégories)

 

La rentrée littéraire est décidément florissante et réussie. Beaucoup de bons romans. Et une médiatisation, sur l’un d’eux, excessive (il parlait de Houellebcq). Premier inventaire.

Par Hervé Delouche| 1er octobre 1998

 

Extrait

" Dominique Sigaud partage avec les deux auteurs précédents (Houellebcq et Eric Holder) le goût de l’exactitude, d’une écriture précise qui prennent acte d’un réel longtemps absent de la littérature française. Mais cette journaliste de formation n’a jamais été très à l’aise dans l’étroit cadre de l’Hexagone. Côté littérature, elle fut un des seuls écrivains à mettre en scène la guerre du Golfe, présentée comme virtuelle mais aux cadavres bien réels, dans son premier roman, l’Hypothèse du désert. Avec la Vie, là-bas, comme le cours de l’Oued, elle réussit à évoquer la terreur en Algérie, vérifiant une fois de plus, avec talent, les propos d’Aragon sur le roman, ce mentir-vrai, davantage capable d’éclairer le monde aux yeux des hommes que bien des enquêtes ou des documents. Sous couvert d’un titre plutôt cool jazz, Blue Moon, Dominique Sigaud nous parle cette fois depuis un autre lieu de l’enfer : le couloir de la mort de Huntsville, Texas. Quand le livre s’ouvre, il est 0 h 25 le mardi 17 juin 1997 et on vient d’exécuter Aaron Robbins, un Noir condamné à mort il y a vingt ans pour le viol et le meurtre d’une femme blanche. L’auteur n’a pas choisi, dans un vaste flash back, de nous narrer la vie entière du condamné ; elle a préféré alterner des chapitres d’avant et pendant la prison, mettant en lumière des scènes du passé et fouillant en profondeur le personnage, à travers ses rêves, ses rencontres, ses réminiscences, ses actes. Au plus près des protagonistes, de leur quotidien, les mots disent les psychologies et les comportements, les pulsions de vie, de liberté, d’amour et de mort. Ils parviennent à traduire l’indicible : l’époustouflant et poignant récit par Robbins de son propre crime, mais aussi la découverte de ce terrible secret qu’est l’inceste paternel. S’y mêlent les choses vues en prison, les récits des morts en sursis qui témoignent de l’absurdité et du cynisme du monde : " On ne tue pas impunément ", répétait Billie Bill qui en savait quelque chose ; combien d’hommes avait-il tués pendant la guerre ? Il ne savait pas, mais leurs chefs avaient dit, pour les exciter, vous êtes les héros vivants du monde libre et il les avait crus ; à son retour, il avait tué deux caissiers de banque à coup d’arme automatique mais c’était une erreur, le monde libre n’aime pas qu’on touche ses banques... Sur un sujet aussi difficile, traité par de rares Américains (Jim Nisbet, Stewart O’Nan...), on tient avec Blue Moon un roman français d’une force peu commune ".

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3 avril 2013 3 03 /04 /avril /2013 09:21

Je me lance, je m'y mets moi aussi

j'informe de ma production

j'en fais l'auto promotion

 

"Franz Stangl et moi" publié en poche aux ed. J'ai lu en mars 2013, à 5,60 €

Commentaire dans le journal l'Alsace

 

" 24 heures avant de mourir, Franz Stangl, le commandant de Treblinka, lâche cette phrase : « Je n’ai plus d’espoir ». Une phrase que Dominique Sigaud découvre et qui va la bouleverser. A partir de là, elle ne se lance ni dans une biographie de Stangl, ni dans un roman sur l’homme, mais sur… les points communs entre elle et l’officier nazi. Que lui dit la trajectoire de Stangl sur son parcours à elle, sur les cicatrices de son enfance, sur ce qu’elle a vu, journaliste, au Rwanda, en Bosnie, sur l’éternel hoquet de la barbarie, sur l’incapacité de sa génération à trancher la gorge du dragon. Un livre impressionnant, implacable ".

 

Parfois un journal parle de mon livre comme je l'ai écrit

parfois pas

les deux m'intéressent

quand un journal parle de mon livre comme je l'ai écrit, c'est toujours ça de gagné

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  • : Le blog de Dominique Sigaud
  • : la litterature contemporaine est un des portails vers le monde contemporain ; litterature comme décolonisation interieure
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